Aimez-vous vraiment la cuisine italienne… ou pensez-vous l’aimer ? Car derrière son apparente simplicité, la gastronomie transalpine suit des règles strictes, parfois invisibles, souvent incomprises – et pourtant sacrées. En Italie, chaque geste compte, chaque ingrédient a sa place, et certains mélanges sont perçus comme de véritables hérésies.
Chez Gina, dans notre restaurant italien à Bordeaux perché sur les toits de la ville, on adore réinterpréter les grands classiques… à condition de connaître les fondamentaux. Avant de bousculer les traditions, il faut les comprendre !
Voici donc un petit guide de bonne conduite culinaire, ou si vous préférez, les dix commandements du mangeur respectueux. Une liste d’erreurs courantes, de faux pas innocents, et de péchés capitaux qui font frémir toute l’Italie – parfois pour de très bonnes raisons.
Alors, combien en avez-vous déjà commis ? Soyez honnête : les nonna voient tout.
1. Mettre de la crème dans la carbonara
Si on ne vous a pas encore rabâché les oreilles avec cela depuis le temps, il nous faut mettre les choses au clair : C’est l’erreur numéro un des français ! En France, on pense souvent que la carbonara, c’est lardons + crème + pâtes. Mais en Italie, c’est un sacrilège.
La vraie recette romaine ne contient en effet ni crème, ni lardons, ni encore moins des oignons. L’onctuosité des carbonara traditionnelles provient du mélange de jaunes d’œufs, de pecorino romano, de poivre noir et de guanciale (joue de porc). Rien d’autre.
Si vous voulez impressionner une nonna romaine… évitez la crème, ou tout du moins, n’affublez pas cette version francisée de son nom italien. Appelez la « charbonnière » si ça vous chante, mais pas « carbonara » et encore moins « carbo ».
2. Casser les spaghetti pour les faire cuire
On l’a tous fait. Mais pour un Italien, c’est comme couper un tableau de maître en deux pour qu’il rentre dans un cadre. Les spaghetti sont faits pour être longs. Ils s’adoucissent naturellement dans l’eau bouillante et n’ont pas besoin d’être raccourcis à la hache. Laissez-les vivre leur vie de pâte jusqu’au bout !
3. Mettre de l’huile dans l’eau de cuisson des pâtes

On entend souvent dire que mettre un filet d’huile évite aux pâtes de coller. Erreur courante. En réalité, l’huile reste à la surface et n’empêche rien du tout. Le vrai secret ? Bien saler l’eau, ne jamais trop cuire, et remuer les pâtes pendant la cuisson. Et surtout, ne pas les laisser reposer dans la passoire. La sauce les attend !
4. Servir le risotto en accompagnement
Erreur très fréquente en dehors de l’Italie : le risotto relégué en simple garniture. Encore un faux pas culinaire ! En Italie, un risotto est un plat principal à part entière, avec sa texture crémeuse, son assaisonnement précis, et son rôle central dans le repas. Un risotto milanais, aux cèpes ou aux fruits de mer ne s’improvise pas comme un « petit riz sympa à côté de la viande ».
5. Mettre du parmesan (ou tout autre fromage) sur du poisson
Attention, sujet sensible. Pour un Italien, parmesan et fruits de mer ne font jamais bon ménage. Que ce soit sur des linguine aux palourdes ou un risotto aux crevettes, le fromage est perçu comme une agression gustative. C’est une des choses à ne surtout pas faire (ou à l’abri des regards), même si votre instinct franchouillard vous pousse à « mettre un peu de râpé sur tout ».
6. Couper ses spaghetti ou les manger avec une cuillère

Ça peut sembler pratique, on vous l’accorde. Mais en Italie, ça ne se fait pas.
Couper ses spaghetti au couteau ? C’est trahir leur texture, leur rythme, leur plaisir.
Les enrouler avec une cuillère ? C’est un réflexe de touriste – on croit être plus propre, plus précis, mais la cuillère est un gadget inutile.
Les spaghetti se dégustent entiers, enroulés autour de la fourchette, avec grâce et patience. Pas besoin d’outil supplémentaire : la maîtrise du geste, c’est aussi ça, l’élégance à l’italienne. Et si vous les coupez avec un couteau et une cuillère… là, c’est double peine.
7. Trop charger sa pizza (et y mettre n’importe quoi)
On le sait, la tentation est grande : ajouter un peu de tout, un supplément de fromage, des œufs, de la crème, du poulet, des ananas… mais la pizza italienne repose sur l’équilibre.
Une vraie pizza napolitaine, par exemple, ne contient que quelques ingrédients soigneusement choisis : pâte levée lentement, sauce tomate San Marzano, mozzarella di bufala, basilic frais. Rien de plus. Empiler les garnitures, c’est déséquilibrer la cuisson, saturer le goût, et surtout manquer de respect au produit de base. En Italie, moins c’est mieux.
8. Des tiramisus à tous les goûts (et à toutes les sauces)
Tiramisu fraise, tiramisu spéculoos, tiramisu caramel beurre salé… jusqu’où ira le crime ?
Si l’envie d’innover est compréhensible, le tiramisu n’est pas un gâteau passe-partout qu’on parfume selon l’humeur du jour.
Le vrai tiramisu, c’est du café fort, des biscuits imbibés, une crème au mascarpone, du cacao amer, et basta. Pas de fruits rouges, pas de pâte à tartiner, pas de chantilly, et surtout pas de base biscuitée façon cheesecake.
On parle ici d’un dessert subtil, aérien, équilibré – pas d’un mille-feuille de goûts Instagrammables.
Envie de revisiter le tiramisu ? Très bien – mais faites-le avec respect, ou changez de nom.
9. Servir un limoncello trop froid… ou en cocktail sucré
Le limoncello, c’est un digestif, pas un dessert à boire ni un sirop pour cocktail sucré.
Erreur fréquente : le congeler à outrance ou le mélanger à des sodas ou des sirops. Résultat : on tue son arôme, sa texture, sa complexité.
Un bon limoncello se sert froid, oui, mais pas glacé au point d’être visqueux. Il doit rester vif, citronné, rafraîchissant – un véritable point final au repas, pas une friandise.
10. Commander un cappuccino après le repas

Un grand classique des erreurs en Italie. On termine son dîner, on demande un cappuccino… et on se heurte à un regard glacial du serveur.
Pourquoi ? Parce que le cappuccino est une boisson du matin, point. En Italie, on le boit avant 11h, généralement avec une viennoiserie.
Après un repas, on commande un espresso ou un caffè macchiato, mais jamais une boisson lactée jugée trop lourde pour la digestion.
Un cappuccino après une pizza ? Faux pas culinaire majeur.
Conclusion : Pour cuisiner comme en Italie, évitez les pièges… ou venez apprendre chez Gina
La cuisine italienne est riche, subtile, exigeante – et c’est ce qui fait tout son charme.
Comme toujours, ce sont parfois les petits détails qui changent tout : un fromage malvenu, une pâte maltraitée, une sauce trop vite faite… autant de choses à ne pas faire si l’on veut respecter la tradition. Chez Gina Bordeaux, on aime jouer avec les codes, mais toujours à partir de bonnes bases.
C’est pourquoi nous proposons régulièrement des cours de cuisine italienne dans notre restaurant, pour apprendre les gestes justes, les vraies recettes, et les secrets d’une cuisine pleine d’âme. Envie d’éviter le faux pas culinaire et d’apprendre à cuisiner comme en Italie (ou presque) ?
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